[Reykjavik, Islande, 27 novembre 2024] – Appelant à mettre fin à la pratique consistant à tenir à huis clos les principales réunions sur la pêche durable, l’ONG Accountability.Fish a mis au défi la ministre canadienne des Pêches, Dianne Lebouthillier, de proposer leur ouverture lors de l’Assemblée générale de la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC) actuellement en cours aux Iles Fidji.
La WCPFC est le seul organisme international régissant l’approvisionnement mondial en thon à mener actuellement des parties clés de son processus de conformité à huis clos. Notant que Mme Lebouthillier a refusé de répondre à une demande de confirmation de la volonté du Canada de respecter les principales dispositions de l’Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons (UNFSA) dont il est signataire, le directeur mondial d’Accountability.Fish, Ryan Orgera, l’a appelée à prendre position en faveur de la responsabilité lors de cette Assemblée générale.
« Le Canada est un pays qui parle bien en matière d’environnement et de développement durable. La ministre Lebouthillier a une occasion en or de s’assurer que le Canada passe enfin à l’acte lors de l’Assemblée Générale de la WCPFC et remette en question les pratiques de confidentialité au sein de celle-ci ainsi que de faire savoir à ses membres que la WCPFC reste aujourd’hui la seule commission régissant l’approvisionnement en thon au monde à garder secrets ses principaux processus de conformité. », a déclaré M. Orgera.
Accountability.Fish, une organisation non gouvernementale mondiale qui se consacre à l’amélioration de la transparence et de la responsabilité des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), s’inquiète depuis un certain temps du manque de transparence au sein de la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (WCPFC).
Le 9 septembre 2024, l’organisation a envoyé plusieurs lettres et nommé publiquement 17 États membres, dont la Nouvelle-Zélande, qui refusent d’autoriser les observateurs à assister à la réunion plénière du Comité technique et de conformité (TCC) où les données clés sur la durabilité sont examinées et confirmées.
« Le Canada a la réputation d’être un pays de droit engagé envers le droit international. Mais son incapacité à mettre fin au secret au sein de la WCPFC contredit en réalité ses obligations juridiques. L’absence de réponse du ministre jusqu’à présent reflète une attitude cavalière à l’égard de ces obligations – une attitude que le Canada devrait corriger au cours des prochaines réunions à Fidji. » a déclaré Ryan Orgera, directeur mondial d’Accountability Fish. « L’article 12 de l’Accord stipule clairement que « les États doivent assurer la transparence du processus décisionnel et des autres activités des organisations régionales et sous-régionales de gestion des pêches. Grâce, en grande partie, à la collusion du Canada, ce n’est pas encore le cas au sein de la WCPFC. » M. Orgera a ajouté:
« De plus, les actions de la WCPFC sont incompatibles avec les principaux cadres internationaux, notamment la Déclaration de Rio, la Convention d’Aarhus, les Lignes directrices d’Almaty et la Convention d’Escazú, qui appellent toutes à la participation de la société civile aux processus décisionnels environnementaux. Les citoyens du Canada doivent comprendre l’écart entre la réputation de leur pays en tant que leader sur les questions environnementales et le droit international et son comportement réel. Il est temps de passer de la parole aux actes. » a conclu M. Orgera.